L’organisation de la recherche en Colombie

Les principaux acteurs de la recherche en Colombie

Le Conseil National de Politique Economique et Social (CONPES)

En Colombie, le Conseil National de Politique Economique et Social (CONPES) a été créé par la loi 19 de 1958. C’est la plus haute autorité de planification qui conseille le gouvernement sur tous les aspects en relation avec le développement économique et social du pays. Il coordonne et oriente les organismes en charge de la direction économique et sociale au sein du gouvernement en étudiant et approuvant les documents présentés en session. C’est le Département National de Planification (DNP) qui assure les fonctions de secrétariat exécutif du CONPES.

Le Département National de Planification (DNP)

Le DNP est un département administratif qui appartient à la « branche exécutive » du pouvoir public et qui dépend directement de la présidence de la république. Les départements administratifs sont des entités à caractère technique chargées de diriger et de coordonner un service et de fournir au gouvernement les informations adéquates pour la prise de décision. Ils ont le même rôle que les ministères mais sans ingérence législative. Le DNP est une entité technique qui impulse le développement d’une vision stratégique du pays dans les champs du social, de l’économie et du développement durable à travers la conception, l’orientation et l’évaluation des politiques publiques colombiennes.

Colciencias (Département administratif de la science, de la technologie et de l’innovation)

Le principal acteur de la recherche en Colombie est Colciencias (aussi appelé : Département administratif de la science, de la technologie et de l’innovation). Il résulte de la fusion de l’Institut colombien pour le développement de la science et de la technologie Francisco José de Caldas et du CNCyT en 2009. Aujourd’hui, c’est le principal organisme de l’administration publique responsable de l’orientation, de la direction, de la coordination, de l’exécution et de la mise en œuvre de la politique de l’État dans les domaines de la recherche scientifique, de la technologie et de l’innovation. En janvier 2019, le gouvernement national colombien a voté une loi pour mettre en place un ministère de la Science, de la Technologie et de l’Innovation. Colciencias devrait donc se transformer en ministère. Ce nouveau ministère entrera en fonction en 2020. Actuellement, plusieurs institutions du gouvernement gèrent les activités de science, de technologies et d’innovation en Colombie. La création de ce ministère participatif permettra donc d’unifier les politiques à l’égard de ces thèmes.

SNCI (Sistema Nacional de Competitividad e Innovación)

Le SNCI est l’ensemble des lois, politiques, stratégies, méthodologies, techniques et mécanismes qui se chargent de coordonner et orienter les activités que réalisent les instances publiques, privées et académiques en relation avec la formulation, l’implantation et le suivi des politiques qui promeuvent la compétitivité et l’innovation dans le pays. Il a été créé par la loi 1955 de 2019.

Organisation du SNCI

CNCyT

Le CNCyT (Consejo Nacional de Ciencia y Tecnologia) est devenu le Consejo Acesora de Ciencia y Tecnologia auprès de COLCIENCIAS quand ce dernier a été créé en 2009. Avant cela, c’était l’organisme en charge de la direction et de la coordination du système de science et technologie du pays. Il était dirigé par la président de la république et était composé des plus hautes instances de la recherche du pays (Président du DNP, plusieurs ministres etc..).

COLFUTURO

Autre acteur important de la recherche et de l’enseignement, Colfuturo est une institution créée en 1991 qui travaille pour développer, orienter et financer les personnes souhaitant réaliser des études supérieures dans les meilleures universités du monde. Elle finance notamment les études supérieures à l’étranger et fonctionne grâce à des financements de Colciencias, de ICETEX et d’entreprises privées.

ICETEX (Institut colombien d’aide à l’éducation supérieure)

L’ICETEX est une entité d’État qui promeut l’éducation supérieure par le financement de bourses pour les populations les moins aisées. Il facilite également l’accès aux opportunités éducatives qu’offre la communauté internationale pour améliorer la qualité de vie des colombiens et ainsi contribuer au développement économique et social du pays. Il est souvent décrit comme un organisme de financement à but pédagogique.

SIUN (Sistema de invesigación de la Universidad Nacional de Colombia)

L’objectif du SIUN est de promouvoir et de développer la recherche, l’apprentissage, la création artistiques et culturelle, le développement technologique et l’innovation en accord avec les différents domaines définis comme prioritaires par la communauté académique. Le vice-rectorat de recherche est l’instance qui gère le SIUN et doit veiller à la conformité des politiques, stratégies et actions établies par le SIUN.

Fond Francisco José de Caldas 

Le Fond Francisco José de Caldas a été créé en 2009 pour financer la science, la technologie et l’innovation en Colombie. Plusieurs sources viennent alimenter ce fond :

  1. Les ressources du “Presupuesto General de la Nación” (Budget de l’Etat) qui sont destinées aux activités de sciences, technologie et innovation et qui ont été ratifiées pour être dépensées à travers de ce fond.
  2. Les ressources des entités de chaque Etats (Régions) pour le financement des activités liées à la science, technologie et innovation.
  3. Les ressources du secteur privé et de la coopération internationale orientées pour l’appui des activités de science, technologie et innovation.
  4. Les dons faits par des personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères. Le rendement financier de l’investissement des ressources du patrimoine autonome.

FCTel

Le Fond pour la Science, Technologie et Innovation a pour objectif d’améliorer la capacité scientifique et technologique d’innovation et de compétitivité des régions, en soutenant des projets qui contribuent à la production, l’utilisation, l’intégration et l’appropriation de la connaissance dans la société. Cela inclut des projets en relation avec les biotechnologies et les technologies de la communication contribuant au progrès social, au dynamisme économique et au développement durable.

OCAD

L’Organisme Collégial d’Administration et Décision évalue, viabilise, approuve et priorise les programmes et les projets qui seront financés par le FCTel du Système General de Bénéfices. Il est formé par trois instances : le Gouvernement National, le Gouvernement Départemental et les Universités. Du côté du gouvernement national on compte la représentation de Colciencias, de trois ministres et un représentant du DNP. Côté gouvernement départemental, on compte 6 gouverneurs et leurs délégués. Et du côté des universités on compte 4 représentants des universités publiques et deux représentants des universités privées. Les décisions de l’OCAD sont adoptées avec un minimum de 2 votes favorables.

La coopération franco-colombienne

Les relations académiques et scientifiques que la Colombie entretient avec la France sont anciennes et très dynamiques mais elles se sont nettement renforcées et diversifiées au cours de la dernière décennie. Si cette collaboration franco-colombienne a surtout concerné traditionnellement la promotion de la langue et de la culture française, le droit public et privé, ainsi que les sciences humaines et sociales, la coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’ingénierie, de la pédagogie, des formations techniques et de la gestion des entreprises et des administrations s’est fortement développée au cours des dernières années à la faveur des récents engagements pris par les deux pays face aux défis communs (processus de paix, changement climatique, développement rural et urbain, mobilité, transformation numérique, innovation et compétitivité).

Depuis 2018, la structuration d’un réseau Franco-Colombien de recherche est en cours avec COLIFRI (Asociation franco-colombienne de chercheurs). C’est une association à but non lucratif, de caractère privé et de nationalité colombienne, fondée dans le but de favoriser les activités de recherche, de développement et de l’innovation visant à renforcer les communautés scientifiques et la coopération franco-colombienne.

De nombreux événements ont été organisés récemment afin de dynamiser cette coopération scientifique entre les deux pays :

  • Organisation des premières assises de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de 12 au 14 juin 2019 à Medellin avec le lancement du nouveau programme CLIMAT AmSud (https://www.colifri.com/fr/assises-franco-colombiennes-esri-2019/),
  • Les rencontres STIC et Math Amsud ont eu lieu en octobre 2018, à Bucaramanga en Colombie,
  • etc..

Le CNRS

En Colombie, le CNRS est impliqué dans 3 actions structurées.

La première est l’IRP CEBACOL. L’IRP CEBACOL qui travaille sur l’écologie et la biodiversité d’Amazonie, est dirigé par Jérôme Chave de l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier pour le côté français et par Mailyn Adriana Gonzalez, de l’Institut de recherche en ressources biologiques Alexander Von Hunboldt, pour le côté colombien.

Le CNRS est également impliqué dans un PICS en énergie géothermique et ressources minérales. Son activité se concentre sur l’histoire thermique du massif Floresta en Colombie et notamment sur son importance pour l’exploration des ressources naturelles. Ce PICS est dirigé par Matthias Bernet de l’Université Grenoble Alpes.

Enfin, la Colombie fait également partie de trois projets STIC et MATH AmSud (2 STICs et un MATH). Le STICAmSud OPCD s’intéresse à la prévision des résultats de maladies complexes et à la découverte du parcours clinique. Celui-ci est dirigé par Vincent Augusto de l’École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne et Edgar Alfonso, de l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

Le STICAmSud HyperMed s’intéresse à la reconstruction d’images à partir de mesures compresses à son application pour des images médicales et hyperspectrales.

Le MATHAmSud SaSMoTiDep dont l’objectif est d’étudier plusieurs modèles statistiques et stochastiques pour des mesures dépendantes du temps en utilisant des approches paramétriques et non-paramétriques.

La présentation des projets est accessibles ici.

L’IRD

L’IRD est également présent en Colombie via un représentant sur le territoire : Fabien Anthelme (colombie@ird.fr). Il existe actuellement deux laboratoires mixtes internationaux (LMI) qui sont des collaborations entre l’IRD, des partenaires Colombiens et d’autres pays andins:

  • Le LMI Great ICE (depuis 2011), depuis la Bolivie jusqu’en Colombie, axé sur la climatologie, la glaciologie et l’hydrologie. En Colombie le partenaire est l’IDEAM (site du LMI ICE).
  • Le LMI BIO-INCA (depuis 2018) basé sur une collaboration entre la Colombie (Université des Andes), l’Equateur (Université Catholique) et l’IRD. Il s’attache à caractériser la dynamique de la biodiversité naturelle et cultivée dans les Andes tropicales (site du LMI BIO-INCA).

Il est à noter qu’un rapprochement est en cours entre le LMI BIO INCA et l’IRP CEBACOL (collaboration CNRS-INstitut Humboldt en Colombie, responsable Jerome Chave) puisque les deux structures ont un focus sur la biodiversité. Ce rapprochement n’est pas institutionnel, il se fait principalement à travers les interactions entre les chercheurs.

Sources :

https://observatorioplanificacion.cepal.org/es/instituciones/consejo-nacional-de-politica-economica-y-social-conpes-de-colombia

https://www.colciencias.gov.co/quienes_somos/sobre_colciencias/funciones

https://www.colfuturo.org/que-es-colfuturo

https://www.latinno.net/es/case/5087/

https://www.colifri.com/fr/

IRD en Colombie – Fabien Anthelme