Un des 1600 détecteurs de surface des particules de l’observatoire Pierre Auger (Photo : Steven Saffi)
La province Argentine de Mendoza est non seulement connue pour ses vins mais aussi pour abriter l’observatoire de rayons cosmiques Pierre Auger, qui, avec ses 3 000km², 30 fois la superficie de Paris, est le plus grand observatoire de ce type au monde. Les rayons cosmiques de très haute énergie sont des noyaux atomiques qui arrivent de l’univers avec une énergie qui peut être plus d’un million de fois supérieur à celle du Grand collisionneur de hadrons (LHC), l’accélérateur de particules le puissant construit par l’être humain.
Auger a réussi des avancées significatives dans la connaissance des rayons cosmiques comme déterminer que ceux qui ont une plus grande énergie proviennent de sources extérieures à notre galaxie. Il a aussi permis de trouver les premiers indices sur le type d’objets astrophysiques qui génèrent les rayons cosmiques parmi lesquels on inclue Centauro A, une radiogalaxie distante de seulement 13 millions d’années lumières de la Terre. L’Argentine et la France sont deux des acteurs majeurs de l’observatoire Auger depuis sa fondation en 1999.Les liens développés entre les scientifiques de chaque pays pendant ces nombreuses années ont été le point de départ pour étendre la collaboration bilatérale au nouveau projet QUBIC qui s’est installé à La Puna (Argentine) à plus de 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. QUBIC est un instrument ayant pour but d’étudier l’évolution de l’univers depuis sa naissance il y a environ 13 800 millions d’années, selon la théorie du Big Bang.
La communauté des scientifiques en astro-particules, créée en Argentine en s’appuyant sur le laboratoire Auger, a aussi été à l’origine de ANDES, le premier laboratoire souterrain de l’hémisphère sud qui sera construit à 1 700m de profondeur en même temps que le tunnel qui reliera l’Argentine et le Chili. ANDES facilitera la réalisation de tests dans de nombreux domaines. En astrophysique, il permettra de mesurer les neutrinos et d’étudier la matière noire, deux domaines d’activité en plein développement.
En plus, il est prévu d’améliorer les connaissances sismologiques dans une zone à hauts risques et d’étudier
les processus biologiques dans un environnement de basses radiations. ANDES permettra les mêmes types d’observations que le Laboratoire souterrain de Modane en France. Ces projets internationaux impliquent un fort engouement vers les technologies de pointe pour le développement des systèmes de mesure (microélectronique, électronique, télécommunications, mécanique et système de récupération et d’analyse des données) utilisés dans chaque pays. La coopération scientifique entre l’Argentine et la France développée à travers des observatoires comme Auger, QUBIC ou les laboratoires souterrains ANDES et de Modane se sont conclus récemment par la création du nouveau Laboratoire International Associé France-Argentine en physique des particules et cosmologie : ALFA-APC selon l’anagramme anglais.
Côté argentin, les institutions partenaires du laboratoire sont :
- la Commission Nationale d’Energie Atomique (CNEA)
- le Conseil National de la Recherche Scientifique et Technique (CONICET)
- l’Université de San Martín
Côté français, ce sont :
- le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), représentant plusieurs institutions scientifiques
- l’Université de Grenoble Alpes
Les principales activités du laboratoire seront la mobilité des scientifiques entre les pays et l’organisation de séminaires scientifiques sur les astroparticules et la cosmologie pour stimuler les observatoires et laboratoires qui constituent le LIA. En 2019 l’accord qui formalisera la création de l’ALFA-APC sera signé et les premières mobilités scientifiques entre les pays pourront alors débuter.
→ Contact: Alberto Etchegoyen – alberto.etchegoyen@iteda.cnea.gov.ar
→ Contact: Starvos Katsanevas – katsanevas@apc.univ-paris7.fr